mercredi 18 mai 2011

Les femmes musulmanes en Belgique : émancipation à quel prix ?

On pourrait croire que la plupart des femmes musulmanes en Belgique sont heureuses et épanouies. Pourtant, il existe des situations préoccupantes. certaines d’entre elles subissent des mariages forcés et sont surveillées étroitement pas leur parent dès le plus jeune âge. Des femmes vivent donc un calvaire dans notre pays au nom d’Allah.

http://www.bivouac-id.com/billets/des-nouvelles-sur-lemancipation-des-musulmanes-ces-eternelles-mineures/


Dans un reportage de « Questions à la une » diffusé par la RTBF, l’équipe de journaliste a recueilli divers témoignage de femmes musulmanes vivant en Belgique depuis leur naissance. On y voit notamment, Laila 30 ans d’origine marocaine. Lorsqu’elle a annoncé à sa famille qu’elle était amoureuse d un belgo-turc, son frère a menacé de la tuer si elle continuait à voir cet homme pourtant musulman. De plus, suite à cette aventure, la jeune femme est tombée enceinte et, par peur, elle a caché sa grossesse et son accouchement. A la sortie  de la maternité, elle a placé son enfant dans  une maison d accueil et est rentrée chez elle. Pendant deux ans, elle a vécu dans le doute et la crainte. Puis,  elle a eu un déclic lorsque son frère ainé, après une énième dispute émaillée d’insultes, l’a frappée une fois encore. Une fois de trop. Elle est alors partie. Depuis dix mois, la jeune femme est cachée grâce à l’association « Insoumise et dévoilée ». Le chemin de la sortie est souvent long et très périlleux pour ces jeunes musulmanes nées ici mais élevées comme dans leur pays d’origine. Mais alors , pour ces jeunes belges, l’émancipation est à quel prix ?
Le mariage forcé : monnaie courante, même en Belgique
A Molenbeek, l’équipe de « question à la une » a pu suivre une opération pour sauver une jeune fille d’un mariage forcé avec la complicité de Karima, présidente de l’association « insoumise et dévoilée », en caméra cachée. Dans le commissariat tout est organisé, les policiers ont convoqué la jeune fille séquestrée pour qu’elle puisse fuir avec Karima. Cette jeune fille, Juliette (nom d’emprunt) a décidé de fuir sa famille et le mari qu’elle a été contrainte d’épouser. Complètement apeurée, Juliette se terre sur la banquette arrière le temps de quitter son quartier.
Dans le coran,  il est écrit que la famille peut choisir le mari. Une situation inadmissible surtout dans un pays comme le nôtre. De plus, sa famille est en Belgique depuis trente ans mais ses parents vivent comme chez eux en niant le fait qu’en Belgique, on ne peut obliger une fille de se marier contre son gré. Sa famille est restée renfermée avec d’autres gens de leur culture, leur communauté et continue a procéder ainsi sans s’ouvrir au monde extérieur. Qu’arriverait-il  à cette jeune fille si sa famille la retrouvait ? Selon elle, il la tuerait probablement. Elle s’en va rejoindre l’homme qu’elle aime vraiment. Tiraillés entre modernité et tradition, ces jeunes gens n’auraient pas pu quitter leur famille sans l’aide de l’association et des autorités. L’association est la seule alternative car, dans la communauté musulmane, il n’y a pas de solidarité pour ce genre d’affaire au contraire. Dans certaines communes, on observe un silence généralisé, le sujet est tabou.
D’après le président de la mosquée de Molenbeek, Jamal Zahri , cette situation est violente et plein de souffrance ce qui est inacceptable. La souffrance est  présente même pour les parents dont l’approche est erronée et pas du tout religieuse. Cette éducation est génératrice de violence et a besoin d être recadrée selon lui. Les conditions de vie sont différentes ici que dans leur pays mais beaucoup de musulmans sont sous instruits et préfèrent suivre leurs traditions. Ils ont leur propre lecture de l’islam et le dirigeant de la mosquée est souvent surpris de cette lecture erronée.
Les traditions ont tellement d’importance que les mariages mixtes sont souvent mal perçu. Selon une musulmane , ne pas être marié à un musulman est difficile à vivre. Une jeune marocaine, mariée à un belge, explique que, lorsqu’ils se baladent tous les deux à Bruxelles, main dans la main, les musulmans les regardent de travers alors que quand le couple se rend au Maroc, il n y a aucun problème. Ses parents étaient d’ailleurs d’accord pour se mariage (sa famille est toujours au Maroc). Les musulmans, présents en Europe, restent enfermé dans leur culture, et ne tolèrent pas les mariages mixtes alors qu’au Maroc , ils sont la plupart du temps bien acceptés. En Belgique, il n’est donc pas rare que les familles imposent le mari de leur choix à leurs filles.
« Insoumise et dévoilée » , une association engagée
 Pour son association, Karima et son compagnon sont subventionnés par la Région Wallonne. De par son histoire personnelle , Karima s’implique fort dans ce combat. Elle-même, fiancée de force et séquestrée à l’adolescence, elle a fui sa famille pour vivre comme elle le souhaitait. Les jeunes musulmanes sont rares à sauter le pas, à la fois prisonnières de leur famille et de leur quartier .
Laila en sait qqchose. Ses frères ont pris le pouvoir sur elle et, dans son quartier marocain, elle est surveillée sur son habillement et ses activités . Ils se téléphonent entre hommes pour s’informer des faits et gestes des femmes. Laila avait honte d aller à la police qui, selon elle,  n’a pas de sol par rapport à ça. Pourtant, comme l’affirme le  bourgmestre de Molenbeek, Philippe Moureaux, la police aurait pu l’aider en le guidant vers des refuges et associations. Ce genre de situation ne devrait pas exister en Belgique. Chez les musulmans, le contrôle social est plus fort qu’ailleurs. Le patriarche joue un rôle disproportionné.
Des responsabilités partagées
Pourtant, au vu du peu de subsides octroyées aux associations et au peu de moyens disponibles pour aider ces femmes, les autorités n’ont pas encore pleinement conscience de l’existence de ce phénomène et elles doivent arrêter la politique  de l’ autruche en parlant de cas isolé.
Et du côté des responsables religieux ? Ceux-ci  condamnent vivement ces situations. Mais en dehors des mots, existent-ils des actes de solidarité ? Jamal Zahri, président de la mosquée Arafat de Molenbeek et président de l ONG « Islamic Relief Belgique », affirme  que les problèmes de la communauté sont énormes mais qu’ il n y a pas de structures et d’associations adaptées. Il encourage la création de structure mais c’est un sujet tabou dans la communauté musulmane.
 Et l’état belge ? il a fallu attendre 2006 pour voir apparaitre une loi sur les violences faites aux  femmes  en général. Ce plan lancé par le gouvernement n’est pourtant déjà plus d’application au parquet de Bruxelles. Ceci est justifié par le manque de moyens. Ce plan implique la création de cellules spécialisées avec des magistrats qui, dans leur formation, sont sensibilisés aux différences culturelles et familiales des musulmans. Ils doivent également s’assurer que les traditions sont bien compatibles avec l’état de droit et donc la législation belge. Toutes les cultures sont différentes, il faut les connaitre et ne pas les dénigrer. Il faut toutefois s’assurer que l intégrité physique et sexuelle est bien respectée dans notre pays  car on ne peut transiger la dessus peu importe la culture.
Une victime coupable 
Le poids de la culture et de la traditions fait que les jeunes filles musulmanes , victimes de leur famille, se sentent plus coupables que victimes. C’est pour cela que l’association organise des groupes de parole pour les soutenir. Soraya, 25 ans, est la plus jeune et, dans sa famille, le garçon est le plus beau , le plus fort, il a droit au meilleur dans tous les domaines. C’est cette éducation qui les font se sentir supérieurs et ils ne sentent jamais coupables. On ne leur a pas appris  l’interdiction contrairement aux filles. Soraya explique qu’elle a subi des violences physiques et a été victime d’inceste par son propre frère. Elle n’a pu le  dire ni à son père ni à sa mère car, dans sa culture, on lui a appris à ne pas dire  une telle chose car il est tabou de parler de sexe. Mais être touchée par son propre frère, c’est être sale. Il faut toujours vivre avec. La situation étant insupportable, elle a voulu partir pour ne plus voir sa famille. Pour ça, il fallait quitter le domicile familial.
 Pour y arriver, elle a continué ses études contre l’avis de ses parents et a trouvé un travail. A l’insu de ses parents, elle a pu obtenir un crédit pour acheter une maison. Pour ses parents, c’est une honte et ils refusent qu’elle vive seule, indépendante et non mariée. Actuellement, Soraya a toujours peur de sa famille, peur qu’elle ne l’attende à la sortie de son boulot ou de son appartement.  Pour éviter cela, elle doit trouver des astuces. Par exemple, elle fait un trajet une demi heure plus long pour prendre son train dans une autre gare de peur de tomber sur eux et de recevoir encore une fois des insultes et des menaces.
 Les études et le travail, ce sont depuis toujours les clés de l’émancipation des femmes mais ce n’est pas toujours évident pour les musulmanes.  Selon certains musulmans plus jeunes et plus « ouverts », l’intégration est le maître mot. Pourtant, ils ont toujours une pensée machiste, par exemple, ils sont toujours pour les rôles traditionnels de l’homme et la femme dans le couple. En effet, elle peut travailler mais s’ils ont des enfants, c’est elles qui doit s’en occuper. Quant à la liberté, elles peuvent sortir mais leurs fréquentations sont surveillées. Une fois qu’il fait noir, il est préférable qu’elle soit rentrée. Il est évident que, même parmi les jeunes, la liberté n’est pas vraiment de mise.
Un retour aux traditions
On peut se demander pourquoi les jeunes effectuent ce retour au traditions et ce repli identitaire incompatible à la vie menée par les jeunes Belges. Selon Jamila Si M’Hammed, présidente de l’association « Ni putes, ni soumises »,  certains historiens  expliquent que cette troisième génération essaie de retrouver leurs sources. Paradoxalement, la première génération travaille, la deuxième essaie le plus possible de s’émanciper et, puis, la troisième génération, marque un retour en arrière ou , en tout cas, elles osent moins  entraver le code prescrit que la deuxième. On ne sait pas pourquoi. La communauté maghrébine n’échappe pas à ce phénomène de la troisième génération.
Un futur Imam, belge reconverti et ancien prof de religion islamique, Amin Hensch suit actuellement une formation universitaire en France pour  pouvoir guider la prière dans une mosquée en Belgique. Pour Amine Hensch, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir au sein de la communauté mais l’immigration est une longue histoire. Il y a des gens qui ne font pas de différence entre coutumes et réalité de l’islam. Cette religion est plus libératrice  au niveau de l’individu et de la femme tandis que les coutumes sont importées en général des pays. Il est clair que le travail à ce niveau là est grand. Les élites commencent seulement à voir le jour au niveau de la société belge et sont importées. Seule la mosquée fait le discours totalement en français. Amin Hensch dit à ses fidèles :  « Celui qui traite son épouse de la bonne manière, d’une manière généreuse et noble, ce n’est qu’un homme. Celui qui humilie et maltraite son épouse, ce n’est qu’un ingrat et qqun qui ne mérite pas de  porter le nom de l’islam », Hadit (traduit) .Certaines traditions qui n’ont rien à voir avec l’Islam ont été véhiculées jusqu’à nos jours. Selon ce futur imam, la situation n’est pas due à l’Islam en tant que tel mais aux coutumes anciennes que les musulmans ont acquis dans leur pays d’origine.
Force est de constater que sur le terrain, il reste effectivement beaucoup de travail à accomplir.  En 2007 déjà, les mosquées avaient été associées à une campagne de  contre les mariages forcés. Une campagne conçue par et pour des musulmans grâce à Tarik Ramadan , un islamologue réputé et controversé.  Selon le bourgmestre de Molenbeek, Tarik Ramadan est un esprit ouvert qui est en train de permette à l’islam de trouver sa juste place en Europe .
Selon Tarik Ramadan, il y a des choses pour lesquelles on ne peut pas se taire et qu’il faut répéter : violence conjugale, mariage forcés, hypocrisie, silence,  souffrances dans la communauté,... Le problème c’est que, oui on le dit et répète, mais le soutien d’acteurs sociaux, des médias est nécessaire pour porter cette voix.
En Belgique, le défi est grand. Il est nécessaire d’encourager la modernité pour refouler les traditions. Mais  ces problèmes demandera plus de temps et d’argent aux autorités belges.
Pour en savoir plus
- http://www.rtbf.be/video/v_questions-a-la-une-la-femme-a-t-elle-gagne-la-guerre-du-sexe?id=871203&category=info
- http://www.bivouac-id.com/billets/des-nouvelles-sur-lemancipation-des-musulmanes-ces-eternelles-mineures/
- http://www.tariqramadan.com/Main-dans-la-main-contre-les.html

5 commentaires:

  1. Salut Joana,
    Je crois que tu confonds grave entre islam et culture arabe. Bonne chance pour tes recherches, car tu dois en faire pour savoir davantage, la "désolé" mais tu es complètement à coté d ela plaque.

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  2. Je ne prétends pas connaitre tout mais cet article est tiré d'un documentaire réalisé par la RTBF qui, selon moi, est une source assez fiable. De plus, on ne peut nier que l'Islam fait parti intégrante de la culture arabe et que, de ce fait, celle- ci est très influencée par l'Islam.
    Bien à toi, cher anonyme

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    1. Je touve ton blog trés intéressant et rien que le fait d'en parler c'est important entre les musulmans qui parlent d'amalgame ou les authorités qui font "la politique de l'autruche" pour reprendre l'article ce sont les victimes qui trinquent car au final toutes ces femmes ne sachant ou aller reviennent dans le giron familliales et doivent afronter cette violence toute seules. Mais des voix s'élevent un peu partout. Je pense que les choses changent mais c'est aux musulmans de se remettre en question car les premieres victimes sont eux en fin de compte

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  3. Hello. Je voudrai moi aussi signaler qu'un amalgame récurent persiste dans nos médias: le mariage forcé(pour une fille ou pour un garçon, chose tout aussi réelle mais néanmoins beaucoup moins connue) ne fait certainement pas partie de la culture musulmane. Ces traditions qui sont encore ajd visibles même dans un pays comme le nôtre, à savoir la Belgique, sont le fruit d'une mentalité arriérée dont les traditions (difficiles à comprendre certes) sont ancrées dans les attitudes et comportements de certains individus. Quelqu'un de concis répondra avec un minimum de connaissance que le mariage est un acte sacré dans la religion musulmane (et dans les autres d'ailleurs) mais son image est ajd bafouée par les mariages forcés ou mariages blancs certes nombreux mais néanmoins minoritaires... ;)

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  4. Bonjour
    Il n'y a aucun amalgame, l'islam c'est la soumission, ma mére n'as pas eu son mot à dire: mariage forcé conséquences désastreuse dans ma famille. De toute facon tous les musulmans savent qu'il y 'a aucune égalité dans leur religion et traditions alors forcément faces aux occidentaux la dissimulation et l'hypocrisie est la régle...mais je pense que tout le monde commence à percevoir cet aspect sombre des pratiques musulmanes.
    Je suis ATHEE et fier j'ai quittée cette secte et cet islam de tolérance reserve la mort pour les apostats! et pour tous ceux qui oseraient mener leur vie comme ils veulent. je trouve ce blog trés intéressant, merci de parler de ces injustices

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