jeudi 9 juin 2011

L’esclavage sexuel bientôt légalisé au Koweït ?

Le 4 juin dernier, un journaliste du Kuweit Times a relayé une information étonnante. En effet, une militante politique et ancienne candidate aux élections législatives, Salwa Al-Mutairi, a recommandé l'introduction d'une législation permettant la fourniture d’esclaves sexuelles aux musulmans du Koweït dans le but de prévenir l’adultère ou la corruption chez les hommes.
(bivouac-id.com)
Dans une vidéo qu’elle a mis en ligne, Salwa Al-Mutairi explique que de riches hommes musulmans ont confié  à des membres du Clergé qu’ils craignaient d'être séduits ou d’être tentés d’adopter une conduite immorale. En cause, la beauté de leurs servantes. Ils ont même ajouté qu’ils avaient également peur que ces femmes ne leur jettent un sort. Dès lors, comme l’indique Salawa Al Mutairi,  il serait préférable d'acheter des femmes auprès d'une agence d'«esclaves sexuelles». Elle a notamment proposé l'ouverture de bureaux spéciaux voués à la fourniture de concubines, sur le modèle des agences actuelles de recrutement de femmes de ménage.  Des femmes donc qui seraient alors réduites à de vulgaires marchandises et dont le seul but serait d'aider les hommes à ne pas succomber à l'adultère. Une idée qui peut sembler risible si elle n'était pas aussi tragique pour les femmes.
Mais qui seront ces esclaves ?
(http://www.bivouac-id.com/)

La question peut donc se poser car il n’est pas imaginable que de jeunes femmes ne se portent volontaires pour devenir des objets sexuels aux mains de ces hommes. Mais alors qui seront-elles ?«Nous voulons que nos jeunes soient protégés contre l'adultère, a déclaré Al-Mutairi. Elle a suggéré que des filles pourraient être capturées dans des pays en proie à la guerre, tels la Tchétchénie, et ramenées comme butin pour ensuite être vendues à de pieux marchands. Ce n'est pas interdit par l’islam», a-t-elle ajouté, rappelant que le calife Haroun Al-Rachid (766-809 AD) a été marié à une seule femme, mais possédait 200 concubines.
Le concubinage et l’adultère 
Le concubinage n’est en effet pas considéré comme de l’adultère car un homme a le droit de disposer de plusieurs épouses.  Il est donc permis à l’homme, dans ce système polygame de disposer de concubines. La concubine est considérée comme « un double de l’épouse » dont le seul but est la satisfaction sexuelle de l’époux. Elle est donc dédiée à son plaisir et est soustraite à l’impératif de la maternité. Un rôle qui serait celui des futures esclaves sexuelles au Koweït si la recommandation se transformait en loi. Selon les préceptes de l’islam décrit par la militante, un homme au Koweït aura donc le droit d’avoir jusque 4 épouses simultanément et un nombre illimité d’esclaves sexuelles.
Une proposition qui semble vouloir ramener le pays à des pratiques moyenâgeuses sur le simple prétexte que l’Islam ne l’interdit pas.

Texte de la traduction réalisée par Pascal Hilout de l’apparition télévisée de Salwa Al Mutairi
Bonjour et que la miséricorde d’Allah et sa bénédiction vous accompagnent. Avec vous aujourd’hui Salwa al-Matayri.
J’ai reçu une lettre un peu particulière. Quelqu’un de riche me parle d’esclave-femme-de-compagnie (d’esclave sexuelle), qu’il fait la noce et que l’islam autorise cela.
C’est vrai, ceci n’est pas mensonger. Ce sujet est un vieux sujet. Je travaillais chez quelqu’un et ce personnage était encore jeune et il se trouve qu’il connaissait beaucoup de femmes. J’avais pitié de sa situation et j’étais fidèle à mon travail…
Par la grâce d’Allah j’ai eu l’opportunité d’aller à la Mecque. Et lors de cette visite, il m’a exposé sa situation et je suis donc passée voir des muftis à la Mecque. Je leur ai dit qu’il avait bien des trucs licites et qu’il aimait bien les femmes.
J’ai posé la question sur la légalité des esclaves sexuelles. On m’a alors expliqué que la charia énonce des conditions : il faut que ce soit un pays musulman en conquête d’un pays chrétien ou d’un pays sans religion… qui ne soit pas de religion musulmane ET qu’il s’agisse de prisonnières de guerre. J’ai posé la question de l’illégalité… et il m’a dit que non : en religion ce n’est pas haram (illicite), bien au contraire.
Le droit s’appliquant à l’esclave n’est pas celui applicable à la femme libre. La partie honteuse (‘awrah) d’une femme libre c’est tout son corps ; exceptés son visage et ses mains. Quant à l’esclave c’est uniquement la partie au-dessous du nombril qui est ‘awrah chez elle. La femme libre s’épouse au travers d’un contrat de mariage. Ce n’est pas nécessaire pour une esclave de compagnie, il suffit de l’acheter pour avoir un commerce sexuel avec elle.
Et j’ai aussi interrogé des personnes pieuses et des spécialistes en charia ici au Koweit. Ils m’ont dit que l’homme entreprenant ou même normal qui voudrait être en règle avec sa religion et qu’il soit bien… la seule solution serait qu’au lieu de pécher avec des femmes… lorsqu’il est accroc… c’est ça le sujet, c’est à dire…qu’il achète des esclaves de compagnie.
Je vois que si seulement, au Koweit, on promulguait une loi pour cette catégorie de personnes, ces esclaves sexuelles. J’ai aussi connu le cas d’une femme.. que je ne voudrais pas comparer à une esclave, qui est passée par une situation où on l’a abandonnée et elle a trouvé refuge chez une femme koweitienne. Elle lui faisait la cuisine et s’occupait du ménage et l’aidait et elle s’est retrouvée dans une situation… comme une esclave de compagnie. Elle se disait «  c’était mieux que… d’être dans … sur le trottoir à faire des choses…illicites, louange à Allah, je suis à la maison et tout… à l’abri des regards ». Parce qu’on l’avait quittée, qu’Allah nous en préserve tout autant qu’elle !
Je souhaite ardemment que des lois soient promulguées pour cette catégorie et qu’on ouvre les portes à… comme on a ouvert la possibilité aux bonnes et aux agences qui les procurent. Qu’une loi soit promulguée. Nous ne voulons pas que nos maris se perdent dans l’abîme de la séduction et se compromettent dans la fornication et les saletés. Si Allah le Généreux le veut.
En toute sincérité, les pays que je vois, comme la Tchétchénie qui est en guerre avec un autre pays… il y a là des prisonnières. Allons acheter ces prisonnières au lieu de les laisser crever là-bas. Achetez-les là-bas et vendez-les ici aux riches, au Koweït. C’est mieux que le commerce illicite (haram). Il n’y a rien de mal à cela, rien de mal. Le plus grand des exemples d’une personne qui avait beaucoup d’esclaves de compagnie c’est Haroun ar-Rachid. Lorsque son père décéda, il avait 2000 esclaves-de-compagnie et une seule femme. Ce n’est ni indécent ni illicite. Notre charia (notre loi religieuse) permet cela. Et Allah soit loué, il y a beaucoup de riches commerçants…Enfin, je souhaite ce qui est mieux pour le Koweït, si Allah le veut.
Source : Une télévision koweitienne justifie l’esclavage sexuel au nom d’Allah !, par Pascal Hilout, Riposte Laïque, 7 juin 2011

Pour en savoir plus:
- Female activist calls for legalizing sex slavery, par A. Saleh, Kuweit Times, 4 juin 2011. Traduction par Poste de veille:
- "les droits maghrébins des personnes et de la famille à l'épreuve du droit", ouvrage de Jacqueline Pousson-Petit

mardi 7 juin 2011

Toute vérité n’est pas bonne à dire

Ce week-end, j'ai eu la désagréale surprise de trouver un commentaire à la fois insultant et menaçant à propos de l'un de mes articles. Si j'ai pris la décision de ne pas laisser ce commentaire (bien entendu anonyme), je ne désire pas passer ce fait sous silence. J'aime beaucoup l'intéractivité avec les gens et les commentaires sont les bienvenus pour autant que ceux-ci soient corrects. Le but des commentaires est d'ouvrir un débat qui peut se révéler intéressant mais pas de menacer quelqu'un de lapidation pour quelques mots... J'ai donc décidé de m'adresser à vous tous directement.

(aucoeurdelhumanite.wordpress.com)


Chers (futurs) lecteurs,
Lorsque j’ai commencé ce blog, mon but était de dénoncer les injustices faites aux femmes au nom de l’Islam. Je ne veux en aucun cas faire le procès de cette religion mais celui des gens qui s’en servent pour justifier des actes parfois barbares tels que la lapidation. Chacun de mes articles repose sur plusieurs sources fiables : médias réputés comme Le Monde, Le Soir, RTBF, Libération, … ainsi que sur certains blogs tenus par des musulmans ou non. Je n’invente donc rien quand je parle d’inégalité (l’interdiction de voter ou de conduire) ou d’autres sujets sensibles (lapidation, voile,…). Ma démarche est donc bien journalistique. En aucun cas, je ne me risquerais à relayer une information sans un minimum de vérification. De plus, dans chacun des thèmes abordés, je pense rester neutre et de présenter un maximum de points de vue sur les sujets abordés.
Tout ceci pour signifier à certains de mes détracteurs que je suis tout à fait ouverte aux remarques constructives afin d’ouvrir le débat. Je n’accepte cependant pas les menaces et l’intimidation. Je ne force pas les gens à me lire ou à être d’accord avec moi. Nous sommes en démocratie et la liberté d’expression et de la presse sont le fondement même de notre société. Il apparait cependant qu’à travers mes articles, j’aborde certains sujets tabous au sein de la société musulmane et que cela ne plaise pas à tout le monde.  Le fait de ne pas être d’accord n’autorise en aucune façon ces personnes de m’insulter ou de me menacer de lapidation. Je m’attendais à certains commentaires négatifs mais pas à ce point là. Le travail du journaliste est de décrire objectivement la réalité et c’est ce que je m’efforce de faire. Je vous demande donc de respecter mon travail qui , je le répète, reste purement journalistique.
Libre à vous de commenter mes articles mais dans le respect de tous.
Bonne lecture
A bientôt
(hebdoblog.com)

jeudi 2 juin 2011

Lapidée pour un concours de beauté

L’Ukraine, un pays proche de chez nous, tellement proche qu’on ne peut imaginer ce qui s’est pourtant passé. Une jeune fille musulmane a été lapidée pour avoir participé à un concours de beauté dans son propre pays.
En Ukraine, les musulmans ne représentent que 3,5 % de la population, les deux religions dominantes étant l’orthodoxie et le catholicisme oriental. On pourrait donc croire que dans un pays, où la constitution  n’est pas basée sur le Coran, les femmes jouiraient d’une certaine liberté et de certains droits. Hélas, ce n’est pas le cas. Une jeune fille de 19 ans, Katya Koren, a été retrouvée morte dans un village de la région de Crimée. Lapidée pour avoir simplement participé à un concours de beauté.

Katya Koren (http://www.bivouac-id.com)

Elle a été tuée ainsi par trois jeunes musulmans. Ceux-ci ne regrettent absolument par leur acte et le justifie  en disant que sa mort était justifiée selon les préceptes écrits en clairement dans le coran. Selon eux, la femme n’a aucun droit, elle a simplement  le devoir d’obéir à l’homme.
L’un des trois – âgé de 16 ans Bihal Gaziev – a été placé en détention, et pour lui, Katya  a été punie car « elle a violé les lois de charia ». Gaziev a indiqué qu’il n’a eu aucun regret et que toute femme non voilée et non obéissante à l’homme se doit de mourir .
Une justification qui ne tient pas la route
En effet, nulle part dans le Coran, il n’est  fait référence explicitement à la lapidation. En revanche, les hadiths, lois islamiques, citent la lapidation comme peine d'adultère pour un homme marié ou une femme mariée ayant eu un rapport sexuel hors mariage avec pénétration, si et seulement si 4 témoins ont clairement vu la pénétration. Celui ou celle qui accusera un homme ou une femme d'adultère sans 3 autres témoins, est peiné de 100 coups de fouets pour avoir voulu salir la réputation d'un homme ou d'une femme. Généralement, cette forme d'exécution est publique.
Dans le cas de Katya, il n’est nullement question d’adultère. La justification des trois jeunes hommes n’est donc même pas envisageable au regard de l’Islam.
La lapidation, une pratique courante dans de nombreux pays
La mort par lapidation est un supplice auquel recourent encore certains pays où est appliquée la charia : le Nigeria, l'Arabie saoudite, l'Iran, le Soudan, l'Afghanistan, le Pakistan, les Émirats arabes unis, le Yémen. Des cas de lapidation ont aussi été signalés au Kurdistan irakien et au Népal (commis par la guérilla maoïste népalaise).
Certaines de ses lapidations ont été très médiatisées, provoquant l’indignation internationale. On se rappelle tous l’histoire de cette femme irakienne, Sakineh Mohammadi Ashtian  , accusée d'adultère et de complicité dans le meurtre de son mari .

http://dessins-eg181.over-blog.com/article-soutien-a-sakineh-mohammadi-ashtiani-54346378.html

 Cependant, finalement, suite à la mobilisation internationale organisée par ses enfants, elle a pu échapper à la lapidation et la seule charge retenue contre elle est la  complicité de meurtre, étant donné que les charges pour adultère ont été annulées. En effet, l'adultère a été avéré par les proches, mais en aucun cas prouvé par 4 témoins oculaires. À ce jour, Sakineh encourt la peine de mort par pendaison. Pourtant, les aveux de la jeune femme avaient été obtenus sous la torture ce qui , selon Amnesty International, ne constitue pas une preuve fiable.
Outre ce cas médiatique, de nombreuses personnes , hommes et femmes, sont tués de cette manière chaque année. Selon Amnesty International ;il y a eu officiellement 150 lapidation ces 20 dernières années sans compter les lapidations non officielles, comptabilisées comme des crimes d’honneur. Une pratique barbare qui consiste à enterrer la personne condamnée jusqu’à la base du cou avant de la tuer à coups de pierre.
http://ripostelaique.com/Alors-qu-on-lapide-a-Teheran-a.html

Depuis de nombreuses associations militantes pour les droits de l’homme lutte contre la lapidation partout dans les pays musulmans où elle est encore pratiquée. Une bataille loin d'être gagnée...
Pour en savoir plus:
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Lapidation
- http://www.liberation.fr/monde/0101652139-il-faut-empecher-la-lapidation-de-sakineh
-  http://www.bivouac-id.com/billets/ukraine-lapidee-a-mort-pour-avoir-participe-a-un-concours-de-beaute/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+bivouac-id+%28Bivouac-ID%29&utm_content=Google+Reader

lundi 30 mai 2011

Des femmes au coeur d'un conflit interconfessionnel

Actuellement, la communauté copte d'Egypte connaît une augmentation d’enlèvements parmi la population féminine. Un phénomène qui ne date pas d’aujourd’hui et qui semble s’accentuer au fil du temps…
Ce sont 21 jeunes filles  qui ont été enlevées, selon un prêtre copte cité par Assyrian International News Agency,et ce, juste pour sa paroisse. En général ;les victimes de ce enlèvement sont converties de force à l’Islam et subissent de nombreux mauvais traitements qui incluent le viol. Elles sont ensuite mariée à des hommes musulmans. Les rares femmes qui parviennent à se soustraire à la surveillance acharnée de leur mari se réfugient dans des monastères coptes en attendant que leur famille d’origine acceptent de les recevoir.
Une demande d’asile contestée
Toutefois, le fait que ces femmes trouvent un refuge temporaire dans ces monastères, a mis le feu au poudre entre musulmans et chrétiens coptes. De nombreuses émeutes contre les coptes sont organisées sous prétexte qu’ils séquestrent des femmes musulmanes. Les chrétiens nient bien sûr ces faits mais il n’est pas aisé de prouver que ce sont des jeunes filles qui ont d’abord été enlevées et mariées de force à des hommes musulmans. En effet, il est difficile pour ces femmes de revendiquer leur appartenance à leur religion d’origine car, en Egypte, les papiers d’identité stipulent la religion de leur détenteur. Une fois mariées à leur bourreau, leur religion officielle devient alors l’Islam. Pourtant, la loi civile permet le changement de religion. Cependant, à cause de la pression de l’islam qui est la religion dominante dans ce pays mais aussi de par le coût et la complexité de cette démarche qui passe par un procès au civil, les jeunes filles ne peuvent effectuer ce changement. De plus, au-delà du coût financier, l’issue du procès demeure incertaine en raison de pressions émanant du ministère de l’Intérieur. Il faut en effet savoir, qu’un changement de religion est considéré comme trahison par l’Islam et punissable de mort.

Rapt : une tendance à croître…

Selon un rapport américain publié à Washington en 2009 par Christian Solidarity International, le nombre d’enlèvement est en augmentation constante. Dans le cadre de cette étude, 50 femmes, victimes de ces faits, ont été interrogées entre 2005 et 2008.

victime d'une conversion forcée (http://www.bivouac-id.com)

 Chacune , la plupart ayant en 14 et 25 ans au moment des faits, a donc été enlevée et contrainte à épouser à la foi la foi islamique et un homme musulman. Il ressort de ces témoignages que de nombreuses femmes, également enlevées et abusées, renoncent à fuir car elles ne veulent pas abandonner leurs enfants.
Depuis janvier 2011, la situation s’est empirée avec les attaques meurtrières d’Eglise coptes après que des jeunes filles aient réussis à se réfugier dans un monastères.
Toutefois, il  n’est pas rare, pour les jeunes filles issues de familles chrétiennes pauvres, d’être vendues à leur insu par leur parents. Une raison pour laquelle certaines familles refusent de reprendre leur fille lorsque celle-ci a la chance de pouvoir s’enfuir.
Les femmes, le prétexte d’une épuration ethnique

Cependant, les femmes ne sont pas la seule cause du conflit interconfessionnel qui oppose les coptes et les musulmans. En effet, l’Egypte étant un pays à majorité musulmane, de nombreuses minorités y sont persécutées et particulièrement les chrétiens qui représentent 8 à 10% de la population totale.  Les deux communautés religieuses se disputent l’adhésion  des femmes. Pour les coptes, il s’agit de perpétuer leur religion tandis que pour les musulmans, le but est d’éliminer une minorité religieuse en s’appropriant ses femmes. De plus, en Egypte, s’il est possible pour une femme copte de se convertir à l’Islam et de se marier librement avec un homme musulman, il est interdit , légalement, pour un chrétien d’épouser une musulmane.
 Quant à un mariage entre une femme musulmane et un homme copte, il est également prohibé.  Les enlèvements de jeunes filles peuvent donc être envisagés de deux manières totalement différentes. Pour la communauté chrétienne, il s'agit bien là d'enlèvements en vue d'une conversion forcée. Du point de vue des musulmans, ces jeunes filles désiraient se convertir à l’Islam et épouser un musulman ce que désapprouvent les familles chrétiennes qui, dès lors, font parvenir des rumeurs d’enlèvements. Pourtant, même si ce n’est pas toujours le cas, de nombreux enlèvements sont tout de même commis comme l’a révélé l’étude de l’Assyrian International News Agency. De plus, le moindre manquement aux règles de l’apartheid islamique décrété par l’Etat Egyptien, déclenche des réactions meurtrières comme le prouve un événement récent. Le 5 mars, environ 4000 musulmans ont attaqué des habitations coptes  et incendié 2 églises dans le village de Soul, à 30 km du Caire. Un incident qui avait fait de nombreuses victimes et dont le bilan n’est toujours pas connu. L’origine de cette attaque est une liaison amoureuse entre une femme musulmane et un homme chrétien.

Plus récemment, le 6 mai, une autre église a été attaquée et incendiée sous prétexte qu’une jeune fille, convertie à l’islam, y était retenue contre son gré. Des heurts qui ont causé la mort de 12 personnes et fait 232 blessés.

Des réactions qui semblent disproportionnées par rapport au fait qui les a provoqué.

Si l’Egypte est un pays particulièrement touché par les enlèvements de jeunes filles par des musulmans, il n’est pourtant pas le seul dans ce cas, dénonce L’Assyrian International New Agency. Des pays tels que l’Inde, le Pakistan et le Sri Lanka sont également concernés par ce phénomène.
Pour en savoir plus:

- http://prophetie-biblique.com/forum-religion/persecutions-religieuses-f24/egypte-enlevements-jeunes-filles-coptes-par-des-musulman-t1650.html
- http://www.aina.org/news/20110520141541.htm
- http://www.aina.org/news/20110304222016.htm
- http://lebloglaicdechamps.over-blog.com/article-egypte-de-la-crise-interconfessionnelle-a-la-guerre-civile-73632724.html

lundi 23 mai 2011

Femmes au volant, police au tournant

Ce dimanche, selon une militante pour les droits des femmes, une jeune femme qui a osé défier l’interdiction de  conduire a été arrêtée en Arabie Saoudite. Ce n’est pas la première fois que Manal al-Charif, 32 ans, enfreint cette loi.

http://www.specialist-auto.fr/une-femme-voilee-au-volant-22-euros-damende/
Vendredi déjà, elle avait posté sur You tube , une vidéo d’elle en train de conduire dans la ville de Khobar, à l’est du pays.  Elle a été arrêtée une première fois samedi par la police, et, devant son refus d’obtempérer, la police religieuse, la mottowah, est intervenue et la jeune femme a été privée de liberté pendant quelques heures . Dimanche matin, elle a été arrêtée une nouvelle fois à son domicile et incarcérée à la prison de Dammam.
Manal, dans sa vidéo, explique les conditions de vie des femmes dans son pays. Elle y raconte notamment , sous forme de conversation avec une autre femme, les humiliations quotidiennes des femmes, forcées d’attendre  le bon vouloir des hommes de sa famille ou des chauffeurs de taxis pour les emmener en ville quand elles n’ont pas les moyens de se payer un chauffeur privé. Elle affirme également qu’il n’existe aucune loi qui interdit formellement les femmes de conduire une voiture et que cette interdiction est seulement due à des facteurs sociaux. Pourtant, ce royaume ultraconservateur suit des lois très strictes issues d’une interprétation très rigoristes de l’Islam qui interdit notamment la mixité et, de ce fait, les Saoudiennes n’ont pas le droit de conduire une voiture.

Woman2drive, une initiative qui roule
L’initiative de Manal al-Charif s'inscrit dans un mouvement plus large.  En effet, il y a environ une semaine, Najla Hariri a parcouru pendant 4 jours les rues de Jeddah, deuxième ville de l’Arabie Saoudite, sans incident. Cette militante pour le droit des femmes fait partie d’un groupe de Saoudiennes, dont fait partie Manal al Charif,  qui a lancé sur Internet une campagne, Woman2drive, pour que les femmes musulmanes défilent en voiture le 17 juin prochain en réaction à cette interdiction jugée injustifiée .
Une manifestation qui n’est pas sans rappeler une action similaire dans les années 90. A cette époque, alors que le pays était en pleine guerre du Golfe, une cinquantaine de Saoudiennes avaient défié de la même façon les autorités en prenant la volant devant la police religieuse. Ces femmes avaient été arrêtées pour être relâchées quelques heures plus tard vu que rien dans la loi n’interdisait explicitement la conduite automobile. A  l’époque, cette première action avait déchaîné les hommes religieux qui ont qualifié d’immoral le comportement de ces femmes. Celles-ci, au vu de ce tollé, s’étaient vues exclues de leur emploi et le permis international qu’elles s’étaient procuré leur ont bien sûr été confisqués. Mais moins d’un an après ces faits, les manifestantes ont pu réintégrer leur emploi et ont même reçu des compensations financières.
Pourtant, trente ans après ce coup d’éclat rien n’a évolué. Si on se réfère à une interview accordée par le prince Saoud al-Fayçal, en novembre 2007, le ministre des Affaires étrangères avait à l’époque déclaré : « personnellement je pense que les femmes saoudiennes ont le droit de conduire mais nous ne sommes pas la partie qui émet les autorisations. C’est aux familles de décider. Il ne s’agit pas d’une affaire politique mais sociale ».
Le pouvoir en place nie donc tout interdiction formelle pour les femmes de conduire et , pourtant, la police a bel et bien arrêté Manal al Charif.
Une rumeur qui tombe à pic
8 ans après la manifestation de 1990, une rumeur a fait son chemin parmi les Saoudiennes. Il serait permis aux femmes de conduire mais à certaines conditions: seules les femmes âgées de plus de 35 ans pourraient prendre le volant, entre 7 heures et 19 heures, et à condition d'être munies de l'autorisation expresse de leur « mahram », autrement dit de leur tuteur mâle, père, mari ou frère. Une telle permission aurait déjà été une réelle progression pour ces femmes. Il se trouve que l’Arabie Saoudite est le seul pays à interdire la conduite aux femmes au nom de l’islam. Dans tous les pays voisins, eux aussi musulmans, les femmes peuvent conduire. à l'étranger, les Saoudiennes ne s'en privent pas non plus, et dans le désert, loin des témoins, les Bédouines ne se gênent pas pour piloter le 4 X 4 familial.
Il s’est pourtant avéré par la suite que cette promesse de changement en 1998 n’était qu’un leurre. Il s’agissait en fait d’une tentative de redresser l’ économie saoudienne. En effet, déjà à cette époque, les Saoudiennes devaient recourir à un chauffeur . On  dénombrait déjà plus de 500 000 chauffeurs. Mais payer un chauffeur pour le moindre déplacement pèse bien évidemment très lourd dans le budget familial et, lorsqu’une famille n’a pas les moyens de se payer un chauffeur, c’est le mari, le frère ou le père qui prend alors le relais.
Voilà pourquoi, à leur tour, les hommes d'Arabie Saoudite se sont convertit graduellement à l'idée que leurs épouses soient aussi des conductrices. Mais comme l’a confié à l’époque une Saoudienne, " laisser les femmes conduire n'est qu'un début. Ce serait un pas important vers l'émancipation des femmes, il ne pourrait plus y avoir le contrôle sur les femmes que nous connaissons actuellement ".
Cette lueur d’espoir pour les femmes, désireuses d’acquérir un peu de liberté, s’est finalement éteinte bien vite puisque 13 ans après cette époque, les femmes ne sont toujours pas en mesure de pouvoir conduire librement une voiture. Les autorités religieuses ont donc jusqu’à présent gagné la bataille. Mais pourquoi tant d’acharnement ?
Interdire la conduite aux femmes : Quel intérêt ?

Les conservateurs veulent bien admettre que la religion n'interdit pas aux femmes la conduite automobile, mais pour eux, cela entraîne inévitablement des situations que condamne l'islam. Par exemple :
            " Si les femmes peuvent conduire seules, qu'est-ce qui les empêchera de rejoindre leur amant ? ". Le fait qu'une femme soit seule avec son chauffeur ne semble pas en revanche les effaroucher.
            " Si un pneu crève, la conductrice va être amenée à retirer son voile pour changer la roue, ou bien à s'adresser à un inconnu pour qu'il l'aide ".
            Une autre rumeur prétend que lorsque les autorités religieuses ont objecté que si les femmes pouvaient conduire, les hommes provoqueraient délibérément des accidents pour pouvoir les accoster, les autorités auraient répondu qu' « en cas d'accident entre un conducteur et une conductrice, l'homme serait présumé responsable de l'accident et que les sanctions seraient sévères ».
En Arabie Saoudite, les femmes sont soumises à des règles de vie très strictes.
(Photo : AFP)
Quel espoir pour l’avenir en Arabie Saoudite ?
Après l’échec de l’obtention du droit de vote fin avril, les militantes espèrent, grâce à la campagne woman2drive, faire évoluer les mentalités dans ce royaume ultra conservateur. Dans ce pays où les phases de progrès et de recul s’alternent, les femmes sont considérées comme des citoyennes de seconde classe (les lois leur interdisent aussi de voyager sans l'autorisation d'un tuteur, et les placent en position d'infériorité en cas de divorce ou d'héritage) . Un remaniement législatif ne serait donc pas suffisant. Il est primordial que l’Arabie Saoudite porte un regard neuf sur les femmes.
On peut, dès lors, se demander pourquoi ce pays continue a dénigrer la gent féminine. D’autant plus que les déclarations selon lesquelles les restrictions imposées aux femmes sont d’origine islamique, notamment le pouvoir conféré à une autorité masculine sur chaque aspect de leur vie, sont fausses. En effet , les femmes dans l’Islam n’ont pas toujours été reléguées au second plan. Dans le Coran, on peut lire que les femmes ont joué un rôle de premier plan en soutenant le prophète Mohamed, en le conseillant et en répandant son message. Sa femme, Khadija, gérait son propre commerce et fut la première à croire en son message. Bien d’autres femmes très respectées ont eu des rôles prééminents au sein du gouvernement, de la politique et de la société tout au long de l’histoire de l’islam.
Le problème réside dans les traditions conservatrices et l’interprétation étroite des textes religieux qui n’autorisent pas les opinions divergentes. Le but, pour de nombreux religieux conservateurs, est de garder les femmes en dehors de la sphère publique.
A l’heure du printemps arabe, alors que de nombreux musulmans hommes et femmes confondus réclament la liberté dans leur pays, on peut se dire qu’il est ridicule de continuer à tergiverser sur le fait que les femmes puissent être autorisées à voyager  décider ou conduire seules. Pourtant , très tôt, on inculque aux fillettes saoudiennes qu’elles ne sont pas importantes en raison de leur sexe tandis que les petits garçons apprennent qu’ils sont privilégiés dans la société et qu’ils seront les futurs mâles dominants.
Malgré cette éducation stricte reçue depuis leur plus tendre enfance, aujourd’hui, les militantes ont décidé de mener une bataille dan la guerre de l’émancipation en Arabie saoudite en commençant par de petites revendications comme la conduite automobile.Pour la première fois, une organisation de femmes a formé un comité en Arabie saoudite pour faire pression sur les autorités en vue d’obtenir le droit de conduire pour les femmes du royaume. Elles entendent adresser une pétition au roi Abdallah dans les prochains jours. Rendez-vous le 17 juin pour savoir ce qu’il se passera cette fois pour les manifestantes. Le pouvoir pourrait décider de leur accorder le droit de conduire. Une petite concession des conservateurs, un grand progrès pour le droit des femmes…

mercredi 18 mai 2011

Les femmes musulmanes en Belgique : émancipation à quel prix ?

On pourrait croire que la plupart des femmes musulmanes en Belgique sont heureuses et épanouies. Pourtant, il existe des situations préoccupantes. certaines d’entre elles subissent des mariages forcés et sont surveillées étroitement pas leur parent dès le plus jeune âge. Des femmes vivent donc un calvaire dans notre pays au nom d’Allah.

http://www.bivouac-id.com/billets/des-nouvelles-sur-lemancipation-des-musulmanes-ces-eternelles-mineures/


Dans un reportage de « Questions à la une » diffusé par la RTBF, l’équipe de journaliste a recueilli divers témoignage de femmes musulmanes vivant en Belgique depuis leur naissance. On y voit notamment, Laila 30 ans d’origine marocaine. Lorsqu’elle a annoncé à sa famille qu’elle était amoureuse d un belgo-turc, son frère a menacé de la tuer si elle continuait à voir cet homme pourtant musulman. De plus, suite à cette aventure, la jeune femme est tombée enceinte et, par peur, elle a caché sa grossesse et son accouchement. A la sortie  de la maternité, elle a placé son enfant dans  une maison d accueil et est rentrée chez elle. Pendant deux ans, elle a vécu dans le doute et la crainte. Puis,  elle a eu un déclic lorsque son frère ainé, après une énième dispute émaillée d’insultes, l’a frappée une fois encore. Une fois de trop. Elle est alors partie. Depuis dix mois, la jeune femme est cachée grâce à l’association « Insoumise et dévoilée ». Le chemin de la sortie est souvent long et très périlleux pour ces jeunes musulmanes nées ici mais élevées comme dans leur pays d’origine. Mais alors , pour ces jeunes belges, l’émancipation est à quel prix ?
Le mariage forcé : monnaie courante, même en Belgique
A Molenbeek, l’équipe de « question à la une » a pu suivre une opération pour sauver une jeune fille d’un mariage forcé avec la complicité de Karima, présidente de l’association « insoumise et dévoilée », en caméra cachée. Dans le commissariat tout est organisé, les policiers ont convoqué la jeune fille séquestrée pour qu’elle puisse fuir avec Karima. Cette jeune fille, Juliette (nom d’emprunt) a décidé de fuir sa famille et le mari qu’elle a été contrainte d’épouser. Complètement apeurée, Juliette se terre sur la banquette arrière le temps de quitter son quartier.
Dans le coran,  il est écrit que la famille peut choisir le mari. Une situation inadmissible surtout dans un pays comme le nôtre. De plus, sa famille est en Belgique depuis trente ans mais ses parents vivent comme chez eux en niant le fait qu’en Belgique, on ne peut obliger une fille de se marier contre son gré. Sa famille est restée renfermée avec d’autres gens de leur culture, leur communauté et continue a procéder ainsi sans s’ouvrir au monde extérieur. Qu’arriverait-il  à cette jeune fille si sa famille la retrouvait ? Selon elle, il la tuerait probablement. Elle s’en va rejoindre l’homme qu’elle aime vraiment. Tiraillés entre modernité et tradition, ces jeunes gens n’auraient pas pu quitter leur famille sans l’aide de l’association et des autorités. L’association est la seule alternative car, dans la communauté musulmane, il n’y a pas de solidarité pour ce genre d’affaire au contraire. Dans certaines communes, on observe un silence généralisé, le sujet est tabou.
D’après le président de la mosquée de Molenbeek, Jamal Zahri , cette situation est violente et plein de souffrance ce qui est inacceptable. La souffrance est  présente même pour les parents dont l’approche est erronée et pas du tout religieuse. Cette éducation est génératrice de violence et a besoin d être recadrée selon lui. Les conditions de vie sont différentes ici que dans leur pays mais beaucoup de musulmans sont sous instruits et préfèrent suivre leurs traditions. Ils ont leur propre lecture de l’islam et le dirigeant de la mosquée est souvent surpris de cette lecture erronée.
Les traditions ont tellement d’importance que les mariages mixtes sont souvent mal perçu. Selon une musulmane , ne pas être marié à un musulman est difficile à vivre. Une jeune marocaine, mariée à un belge, explique que, lorsqu’ils se baladent tous les deux à Bruxelles, main dans la main, les musulmans les regardent de travers alors que quand le couple se rend au Maroc, il n y a aucun problème. Ses parents étaient d’ailleurs d’accord pour se mariage (sa famille est toujours au Maroc). Les musulmans, présents en Europe, restent enfermé dans leur culture, et ne tolèrent pas les mariages mixtes alors qu’au Maroc , ils sont la plupart du temps bien acceptés. En Belgique, il n’est donc pas rare que les familles imposent le mari de leur choix à leurs filles.
« Insoumise et dévoilée » , une association engagée
 Pour son association, Karima et son compagnon sont subventionnés par la Région Wallonne. De par son histoire personnelle , Karima s’implique fort dans ce combat. Elle-même, fiancée de force et séquestrée à l’adolescence, elle a fui sa famille pour vivre comme elle le souhaitait. Les jeunes musulmanes sont rares à sauter le pas, à la fois prisonnières de leur famille et de leur quartier .
Laila en sait qqchose. Ses frères ont pris le pouvoir sur elle et, dans son quartier marocain, elle est surveillée sur son habillement et ses activités . Ils se téléphonent entre hommes pour s’informer des faits et gestes des femmes. Laila avait honte d aller à la police qui, selon elle,  n’a pas de sol par rapport à ça. Pourtant, comme l’affirme le  bourgmestre de Molenbeek, Philippe Moureaux, la police aurait pu l’aider en le guidant vers des refuges et associations. Ce genre de situation ne devrait pas exister en Belgique. Chez les musulmans, le contrôle social est plus fort qu’ailleurs. Le patriarche joue un rôle disproportionné.
Des responsabilités partagées
Pourtant, au vu du peu de subsides octroyées aux associations et au peu de moyens disponibles pour aider ces femmes, les autorités n’ont pas encore pleinement conscience de l’existence de ce phénomène et elles doivent arrêter la politique  de l’ autruche en parlant de cas isolé.
Et du côté des responsables religieux ? Ceux-ci  condamnent vivement ces situations. Mais en dehors des mots, existent-ils des actes de solidarité ? Jamal Zahri, président de la mosquée Arafat de Molenbeek et président de l ONG « Islamic Relief Belgique », affirme  que les problèmes de la communauté sont énormes mais qu’ il n y a pas de structures et d’associations adaptées. Il encourage la création de structure mais c’est un sujet tabou dans la communauté musulmane.
 Et l’état belge ? il a fallu attendre 2006 pour voir apparaitre une loi sur les violences faites aux  femmes  en général. Ce plan lancé par le gouvernement n’est pourtant déjà plus d’application au parquet de Bruxelles. Ceci est justifié par le manque de moyens. Ce plan implique la création de cellules spécialisées avec des magistrats qui, dans leur formation, sont sensibilisés aux différences culturelles et familiales des musulmans. Ils doivent également s’assurer que les traditions sont bien compatibles avec l’état de droit et donc la législation belge. Toutes les cultures sont différentes, il faut les connaitre et ne pas les dénigrer. Il faut toutefois s’assurer que l intégrité physique et sexuelle est bien respectée dans notre pays  car on ne peut transiger la dessus peu importe la culture.
Une victime coupable 
Le poids de la culture et de la traditions fait que les jeunes filles musulmanes , victimes de leur famille, se sentent plus coupables que victimes. C’est pour cela que l’association organise des groupes de parole pour les soutenir. Soraya, 25 ans, est la plus jeune et, dans sa famille, le garçon est le plus beau , le plus fort, il a droit au meilleur dans tous les domaines. C’est cette éducation qui les font se sentir supérieurs et ils ne sentent jamais coupables. On ne leur a pas appris  l’interdiction contrairement aux filles. Soraya explique qu’elle a subi des violences physiques et a été victime d’inceste par son propre frère. Elle n’a pu le  dire ni à son père ni à sa mère car, dans sa culture, on lui a appris à ne pas dire  une telle chose car il est tabou de parler de sexe. Mais être touchée par son propre frère, c’est être sale. Il faut toujours vivre avec. La situation étant insupportable, elle a voulu partir pour ne plus voir sa famille. Pour ça, il fallait quitter le domicile familial.
 Pour y arriver, elle a continué ses études contre l’avis de ses parents et a trouvé un travail. A l’insu de ses parents, elle a pu obtenir un crédit pour acheter une maison. Pour ses parents, c’est une honte et ils refusent qu’elle vive seule, indépendante et non mariée. Actuellement, Soraya a toujours peur de sa famille, peur qu’elle ne l’attende à la sortie de son boulot ou de son appartement.  Pour éviter cela, elle doit trouver des astuces. Par exemple, elle fait un trajet une demi heure plus long pour prendre son train dans une autre gare de peur de tomber sur eux et de recevoir encore une fois des insultes et des menaces.
 Les études et le travail, ce sont depuis toujours les clés de l’émancipation des femmes mais ce n’est pas toujours évident pour les musulmanes.  Selon certains musulmans plus jeunes et plus « ouverts », l’intégration est le maître mot. Pourtant, ils ont toujours une pensée machiste, par exemple, ils sont toujours pour les rôles traditionnels de l’homme et la femme dans le couple. En effet, elle peut travailler mais s’ils ont des enfants, c’est elles qui doit s’en occuper. Quant à la liberté, elles peuvent sortir mais leurs fréquentations sont surveillées. Une fois qu’il fait noir, il est préférable qu’elle soit rentrée. Il est évident que, même parmi les jeunes, la liberté n’est pas vraiment de mise.
Un retour aux traditions
On peut se demander pourquoi les jeunes effectuent ce retour au traditions et ce repli identitaire incompatible à la vie menée par les jeunes Belges. Selon Jamila Si M’Hammed, présidente de l’association « Ni putes, ni soumises »,  certains historiens  expliquent que cette troisième génération essaie de retrouver leurs sources. Paradoxalement, la première génération travaille, la deuxième essaie le plus possible de s’émanciper et, puis, la troisième génération, marque un retour en arrière ou , en tout cas, elles osent moins  entraver le code prescrit que la deuxième. On ne sait pas pourquoi. La communauté maghrébine n’échappe pas à ce phénomène de la troisième génération.
Un futur Imam, belge reconverti et ancien prof de religion islamique, Amin Hensch suit actuellement une formation universitaire en France pour  pouvoir guider la prière dans une mosquée en Belgique. Pour Amine Hensch, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir au sein de la communauté mais l’immigration est une longue histoire. Il y a des gens qui ne font pas de différence entre coutumes et réalité de l’islam. Cette religion est plus libératrice  au niveau de l’individu et de la femme tandis que les coutumes sont importées en général des pays. Il est clair que le travail à ce niveau là est grand. Les élites commencent seulement à voir le jour au niveau de la société belge et sont importées. Seule la mosquée fait le discours totalement en français. Amin Hensch dit à ses fidèles :  « Celui qui traite son épouse de la bonne manière, d’une manière généreuse et noble, ce n’est qu’un homme. Celui qui humilie et maltraite son épouse, ce n’est qu’un ingrat et qqun qui ne mérite pas de  porter le nom de l’islam », Hadit (traduit) .Certaines traditions qui n’ont rien à voir avec l’Islam ont été véhiculées jusqu’à nos jours. Selon ce futur imam, la situation n’est pas due à l’Islam en tant que tel mais aux coutumes anciennes que les musulmans ont acquis dans leur pays d’origine.
Force est de constater que sur le terrain, il reste effectivement beaucoup de travail à accomplir.  En 2007 déjà, les mosquées avaient été associées à une campagne de  contre les mariages forcés. Une campagne conçue par et pour des musulmans grâce à Tarik Ramadan , un islamologue réputé et controversé.  Selon le bourgmestre de Molenbeek, Tarik Ramadan est un esprit ouvert qui est en train de permette à l’islam de trouver sa juste place en Europe .
Selon Tarik Ramadan, il y a des choses pour lesquelles on ne peut pas se taire et qu’il faut répéter : violence conjugale, mariage forcés, hypocrisie, silence,  souffrances dans la communauté,... Le problème c’est que, oui on le dit et répète, mais le soutien d’acteurs sociaux, des médias est nécessaire pour porter cette voix.
En Belgique, le défi est grand. Il est nécessaire d’encourager la modernité pour refouler les traditions. Mais  ces problèmes demandera plus de temps et d’argent aux autorités belges.
Pour en savoir plus
- http://www.rtbf.be/video/v_questions-a-la-une-la-femme-a-t-elle-gagne-la-guerre-du-sexe?id=871203&category=info
- http://www.bivouac-id.com/billets/des-nouvelles-sur-lemancipation-des-musulmanes-ces-eternelles-mineures/
- http://www.tariqramadan.com/Main-dans-la-main-contre-les.html

lundi 16 mai 2011

Une loi un peu trop morbide...

La nouvelle fatwah[1] de Cheikh Abdelbari Zamzami, un député islamiste marocain et un imam très controversé dans le monde arabe, sort encore une fois de l’ordinaire et choque les esprits. En effet, selon lui, la nécrophilie est une pratique autorisée par l’islam.

http://www.demainonline.com/?p=3950


En effet, selon cet Imam, il est stipulé dans le Coran que l’acte sexuel sur un cadavre est permis à condition que ce dernier soit celui de l’épouse. Le mari peut donc entretenir une relation sexuelle avec le cadavre de sa femme quelques heures après la mort de celle-ci sans que cela ne pose un problème particulier.
Selon Zamzami, le mariage est un contrat que la mort n’annule pas et selon, certains versets, les époux se retrouvent ensemble au paradis. C’est la raison pour laquelle la femme est permise sexuellement à son mari y compris après sa mort. De plus, l’Imam affirme que l’époux a aussi le droit der réaliser le moindre  de ses fantasmes avec sa femme sans, toutefois, outrepasser les limites permises c’est-à-dire les relations anales.
Des déclarations choquantes même si Zamzami précise qu’il s’agit tout de même d’un acte écœurant à éviter.
Un terrible méprise
Certains collectifs musulmans réfutent cependant ces allégations qu’ils attribuent à une mauvaise interprétation d’un verset coranique. Il s’agit d’un haddit concernant la mort d’une femme Fatima. Le verset  a été traduit de la façon suivante : « il a couché avec elle dans sa tombe ». Or, selon le collectif, la vraie traduction de ce passage serait : « il s’est étendu dans son tombeau » ce qui exclut toute connotation sexuelle. Le collectif accuse les non musulmans d’avoir fait volontairement cette erreur de traduction afin de discréditer l’Islam.
Pourtant, c’est un Imam réputé qui lui a confirmé le fait que la nécrophilie fait bel et bien  partie de l’Islam. Une allégation qui ne doit pas plaire à tout le monde.
Quel respect pour le corps de la femme ?
Avec une telle fatwah, on peut se demander comment le corps de la femme est considéré par les hommes qui pratiquent cet acte. En effet, il faut savoir que de nombreux mariages sont imposés aux jeunes filles par leur famille. Certaines passent donc une grande partie de leur vie à devoir se plier aux exigences, y compris sexuelles, d’un homme qu’elles n’aiment pas et qui n’a pas de respect pour leur épouse qu’il considère comme un bien. Ces femmes qui , la plupart du temps, n'ont pas droit au respect, continuent à être bafouées même dans la mort.
 La nécrophilie, dans la société occidentale, est tout à fait inacceptable et souvent punie par la loi. Il s’agit d’une déviance sexuelle caractérisée par l’attirance pour des cadavres, une déviance souvent punie –par la loi y compris chez nous.  D’un point de vue moral, le fait de coucher avec un mort relève du viol car la personne n’a pu consentir à cela. On comprend donc pourquoi cette fatwah, dictée par Abdelbari Zamzami, choque les esprits et ne laissera probablement pas indifférents les militants pour les droits de la femme. Du moins, il faut l’espérer…


[1] *fatwa =  un avis juridique donné par un spécialiste de loi islamique sur une question particulière. En règle générale, une fatwa est émise à la demande d'un individu ou d'un juge pour régler un problème où la jurisprudence islamique n'est pas claire.

Pour en savoir plus :