mardi 10 mai 2011

Iman al Obeidi enfin en sûreté

Iman al Obeidi, un nom qui ne vous dit peut être pas grand chose. Pourtant, le 26 mars dernier, cette femme libyenne a fait irruption dans l'hôtel Rixos de Tripoli afin d'informer les reporters étrangers de son viol par les hommes de Kadhafi. Jusqu'à aujourd'hui, aucune nouvelle de cette jeune femme qui a osé briser le silence n'avait été communiquée.

Lorsqu' Imam al-Obeidi est apparue à l'hôtel Rixos au mois de mars dernier, cette femme a fortement embarassé les autorités libyennes. Celles-ci ont d'ailleurs argués qu'elle était en état d'ivresse et qu'elle souffrait de problèmes psychologiques. Pourtant, dès le lendemain, le gouvernement a affirmé l'inverse tout en indiquant qu'il s'agissait là d'un fait divers isolé et non d'une représaille de l'état.  De plus,Imam al-Obeidi présentait de nombreuses blessures : des ecchymoses sur le visage,une cicatrice sur la cuisse et des griffes le long des jambes. Suite à l'esclandre que la jeune femme avait provoqué, la sécurité de l'hôtel l'avait expulsée du bâtiment et la police l'avait emmenée. Insultée et menacée par les employé(é)s de l'hôtel, certains journalistes,qui ont essayé de s'interposer afin de la protéger, ont été repoussés violemment.Depuis, personne ne savait où elle se trouvait.



Pourtant, aujourd'hui, Imam al-Obeidi a resurgi. Elle se trouve actuellement en Tunisie, près de la frontière libyenne. Elle a pu fuir samedi dernier en compagnie de deux déserteurs de l'armée libyenne. Grâce aux papiers militaires de ceux-ci, le trio a pu passer tous les postes de  sécurité gardés par les hommes de Kadafhi ainsi que la frontière. Dissimulée sous un voile ne laissant apparaître qu'un oeil , Iman est passée inaperçue. Même, si le lendemain de l'esclandre, la jeune femme avait été libérée, elle ne se sentait plus en sécurité dans son pays et elle a préféré fuir.  Si elle n'a pas reparlé de son viol, elle s'avère être une des premières femmes à lever le voile sur le viol en guise de représailles par les forces armées.

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Le viol, arme de guerre

Lors de conflit, il n'est pas rare que les femmes soient violées en guise de représailles si elles ne se conforment pas au règles des autorités. L'agression sexuelle est même parfois considérée comme une forme de résistance, ce qui ne va pas sans rappeler la proposition de loi faite par l'avocate égyptienne, Nagla Al-Imam, en 2008. En effet, l'avocate, responsable d'une organisation de défense des droits de l'homme,  a défendu le harcèlement sexuel et le viol des femmes israéliennes comme forme de résistance pour les jeunes hommes arabes. Le but de cette proposition de loi est de rejeter la présence de femmes non musulmanes en pays arabe en les dissuadant de venir.

Une question se pose donc à nous: si, en tant que femme, cette responsable d'ONG est capable de faire une telle proposition de loi, alors que peut penser un citoyen moyen? D'autant plus, que les femmes musulmanes elles-même sont souvent confrontées au viol, surtout en cas de conflit armé.

Mais qu'est-ce que le viol implique pour ces femmes en terme de conséquences sociales?

Selon les lois de l'islam, une femme violée n'est plus reconnue par son mari et par sa famille. Elle est alors rejetée par la société voire assassinée par sa propre famille. Dans les sociétés islamiques, il ne semble pas y avoir de rituels pour permettre aux victimes de viol de réintégrer leur communauté. On comprend dès lors, comment les hommes musulmans se servent du viol pour soumettre et menacer les femmes aussi bien musulmanes qu'étrangères (le cas des israéliennes n'est pas un cas isolé).

Avec le printemps arabe, combien de femmes hormis Iman al-Obeidi, ont été violées parce qu'elles font tout simplement partie de la famille des rebelles? Jusqu'à présent suel Iman a osé levé le voile sur cette pratique pourtant très répandue...

Pour en savoir plus


- http://www.2424actu.fr/actualite/faits-divers-iman-obeidi-qui-avait-denonce-khadafi-a-fuit-la-libye-2544714/#read-2544714
- http://www.express.be/joker/fr/platdujour/iman-al-obeidi-la-honte-dun-dictateur-nomme-kadhafie/143248.htm
- http://www.religiologiques.uqam.ca/no11/inevitable.PDF

1 commentaire:

  1. Le viol en soit est déjà un acte extrême de violence et de barbarie même en temps de guerre. Mais pour qu’une avocate responsable d’une organisation de défense des droits de l’homme défende et banalise ces pratiques est intolérable !

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